Première cohorte de « super paramédics » diplômée

14 juin 2018
Simon Bilodeau et Vincent Desrochers font partie d’un groupe d’ambulanciers qui peuvent réaliser des actes médicaux normalement réservés aux médecins. Ces interventions permettent d’accélérer les traitements de patients d’une vingtaine de minutes.
Photo Axel Marchand-Lamothe
Le Journal de Montréal

 

Une quinzaine de « super paramédics » fraîchement diplômés d’un programme universitaire unique entreront graduellement en poste dans les prochains jours à Montréal.

 

 

 

 

 

Après deux années d’études intenses, Simon Bilodeau et Vincent Desrochers réintégreront les rangs d’Urgences-Santé avec 13 autres collègues ce week-end.

Ils font partie de la première cohorte des diplômés de la Majeure en soins préhospitaliers d’urgence avancés de l’Université de Montréal, un programme unique en son genre.

« Je voulais pouvoir ajouter des traitements dans notre arsenal thérapeutique et pouvoir donner plus de soins à nos patients. Et être capable d’aider plus de gens », soutient M. Bilodeau, qui compte huit ans d’expérience comme paramédic.

Gestes médicaux

Le concept des « super ambulanciers » remonte à 2001 alors qu’Urgences-santé avait formé 18 de ses employés aux soins avancés dans le cadre d’un projet pilote. Les nouveaux diplômés sont toutefois les premiers à recevoir un diplôme universitaire et à remplacer les départs de l’unité d’élite.

Ils pourront intervenir auprès de gens souffrant d’arythmie sévère, d’intoxication, de problèmes diabétiques et respiratoires.

Diagnostic

Grâce à cette formation, ils peuvent rapidement poser certains gestes médicaux normalement réservés aux salles d’urgence, comme des trachéotomies ou des intubations.

« Dans certains cas, comme les réanimations, les 15 à 20 minutes que l’on gagne permettent d’amener quelqu’un vivant à l’hôpital et qu’il en ressorte sans séquelles », soutient le Dr Dave Ross, directeur du programme rattaché à la Faculté de médecine de l’UdeM. 

Dr Dave Ross, Directeur
Photo Axel Marchand-Lamothe
Le Journal de Montréal

Ils sont également autorisés à administrer un plus grand nombre de médicaments et à pratiquer des accès intraveineux ou intraosseux pour soigner leur patient.

Sur le terrain, ils sont assistés à distance par un médecin. « On n’est pas là pour poser un diagnostic à domicile, avise Vincent Desrochers. On cherche avant tout à soulager rapidement les symptômes en situation critique. »

« Ce ne sont pas des soins définitifs. On s’assure de stabiliser le patient et d’éviter la dégradation de son état avant son transport à l’hôpital », ajoute M. Bilodeau.

Les étudiants ont suivi une formation chargée autant sur les bancs d’école que dans les salles d’urgence.

« Avoir des paramédics qui côtoient des médecins, ça ne s’était jamais vu. Il a fallu trouver des places pour des stages dans un milieu déjà saturé », poursuit le Dr Ross.

L’un des défis dans la mise en place du cursus aura été de faire approuver les protocoles d’intervention auprès des ordres professionnels.

« On partait d’une page blanche. Ce qui se faisait ailleurs, ça ne nous convenait pas et il fallait appuyer chacun des protocoles enseignés avec des évidences », mentionne le directeur de programme.

Avec Urgences-santé, ils ont de l’équipement supplémentaire et se déplacent en VUS plutôt qu’en ambulance.

« Au bout du compte, on ne remplace pas l’urgence, on est une partie de la chaîne de soins », rappelle Vincent Desrochers.

Source: Le Journal de Montréal