Communication

Recommandations pour l’enseignement formel de la communication dans le programme de résidence en médecine de famille.

L'approche Calgary-Cambridge est le modèle choisi au DMFMU

Comment

La technique d’enseignement ALOBA* devrait être connue et maîtrisée par les responsables de cet enseignement. Il est recommandé de construire les sessions d’enseignement à partir des besoins ressentis et du vécu des apprenants plutôt que de faire des capsules magistrales sur chacune des étapes de l’entrevue médicales (modules).

Formation

Pour appliquer l’ALOBA, l’enseignant responsable de la communication doit minimalement avoir suivi une formation où il voit et expérimente différentes applications du modèle ALOBA.  Il doit aussi maîtriser l’essence du guide CC.

Application

L’ALOBA doit être le cadre pédagogique pour 75% des activités d’enseignement formelles de la communication.

Les activités d’enseignement de la communication se font par le biais de la pratique d’habiletés*

Comment

  • La révision de bandes vidéo d’entrevues de résidents (avec eux), en utilisant la méthode ALOBA, est Un minimum de 2 révisions vidéos/ résident / année sur la communication est exigé que ce soit dans un format individuel ou de groupe. La vidéo sert de matériel pédagogique pour le travail expérientiel qui suit.
  • Le programme doit être basé sur l’utilisation variée des mises en situation au service de la pratique d’habiletés (en rafale, en groupe de 3, devant un petit groupe, spontanément dans une discussion) pour faire vivre l’expérience de la tâche au lieu de la décrire verbalement.
  • Le programme peut inclure l’utilisation de ressources audio-visuelles diverses pour appuyer l’expérientiel; par exemple, le Ciné-Cure dans sa forme proposée par le DMFMU et également l’utilisation de clips vidéo ou de films, de RSA, de TedTalks et des exemples d’entrevues et de témoignages.

Application

100% de l’enseignement formel de la communication doit respecter un principe d’apprentissage actif*. Comme 75% de la tâche se fera avec la méthode ALOBA, le 25% restant peut prendre d’autres formes (partage en groupe, simulation à partir d’une situation générique, réflexion personnelle).

Le programme de formation à la communication de chaque CUMF est pris en charge par un ou des médecins comme co- responsables de l’activité en partenariat avec l’enseignant de la relation d’aide et de la communication1

Comment

  • Il est impératif qu’un médecin soit identifié comme co-responsable du curriculum local de formation dans la situation où l’enseignant de la relation d’aide et de la communication est le porteur de drapeau.
  • Dans le cas inverse où un médecin est le porteur de drapeau, il est fortement recommandé qu’il collabore avec l’enseignant de la relation d’aide et de la communication de la CUMF.

Apport spécifique

Avec sa formation et son expérience clinique en relation thérapeutique favorisant une capacité à transmettre un savoir-être, le professionnel associé à une position privilégiée pour l’enseignement de la communication. Il contribue à enseigner les notions d’empathie (écoute active, interventions emphatiques, etc.) chez nos apprenants, élément essentiel à une approche centrée sur le patient. Sa perspective non-médicale ajoute un complément pédagogique sur les stratégies cliniques qui respectent le but ultime d’intégrer la perspective du patient à l’intervention médicale.

    1 Psychologue, travailleur social, thérapeute conjugale et familiale, sexologue, psychothérapeute
    Le programme de formation à la communication est soutenu par le DLP et l’ensemble des superviseurs cliniques

    Comment

    • Le DLP s’assure que son horaire local inclut des périodes de temps dédié à l’enseignement de la communication pour répondre aux exigences départementales.
    • Le DLP s’assure que les habiletés de communications soient évaluées et que les enseignants dédiés à la communication soient consultés pour leur apport spécifique dans l’exercice d’évaluation des résidents. L’évaluation se base sur la trajectoire de la compétence de communication.
    • Dans la vie pédagogique de la CUMF et le développement professoral local, l’ensemble de l’équipe d’enseignants reconnaît la pertinence de la communication dans la pratique médicale et appuie les compétences des enseignants de la communication; ils sont ouverts à se former localement pour améliorer leurs habiletés d’enseignement sur le sujet.
    • À chaque supervision/observation clinique directe, tout enseignant devrait avoir le souci d’intégrer au moins 1 élément d’enseignement au sujet de la communication dans sa rétroaction.

    Application

    L’évaluation des habiletés de la communication des résidents est balisée par les travaux sur la trajectoire de compétence de la communication.

    Les superviseurs cliniques participent à l’enseignement de la communication lors des supervisions quotidiennes. Leur rétroaction devrait le plus possible se baser sur les principes de l’ALOBA et le modèle Calgary-Cambridge.

    Nous recommandons que, de façon minimale une fois par deux ans, tous les médecins enseignants assistent à une formation de développement professoral (locale? ou par le biais du DMFMU) qui traitent principalement ou en partie des habiletés de communication.

    Dans la conjoncture actuelle du bouleversement budgétaire induit par le cadre GMF-U, une stratégie de transfert des connaissances des enseignants de la relation d’aide et de la communication aux médecins qui s’impliqueront est primordiale.

    Un nombre d’heures minimal est dédié à cet enseignement dans le programme local de toutes les CUMF

    Comment

    Instaurer des activités de groupe et individuelles de manière à atteindre un minimum de 6 expositions (groupe et individuel confondus) par résident par année. Des activités pédagogiques dédiées à la santé mentale peuvent être incluses dans ce calcul si l’enseignement de la communication y est clairement démontré avec des outils de référence spécifiques.

    1. Groupe : 4-6 activités par résident/année (1.5 à 3h/activité)
    2. Individuel : 1-3 séances individuelles par résident/année (1-2h /activité)

    En résumé les minimums attendus sont :

    Par résident/année

    • 6 expositions /an / résident à l’enseignement formel de la communication réparties comme suit:
      • 75% ou plus dans un cadre ALOBA;
      • 4-6 activités de groupe de 1,5 à 3 heures;
      • 1-3 activités individuelles de 1 à 2 heures;
      • dont 2 révisions de vidéos enregistrés par résidents par année (en individuel et/ou en groupe);
    • Les enseignants de la communication participent activement aux réunions d’évaluation des résidents sur leur trajectoire individuelle de la compétence Communication.

    Par CUMF

    • L’enseignement de la communication est soutenu activement par le DLP pour y consacrer un nombre minimal de formation dans l’horaire; et par les enseignants de l’équipe pour l’intégrer dans leurs supervisions cliniques quotidiennes;
    • Un enseignant médecin est responsable de l’enseignement de la communication;
    • Un enseignant de la relation d’aide et de la communication est co-responsable de l’enseignement de la communication (fortement recommandé);
    • Les enseignants désignés à l’enseignement de la communication doivent être formés à l’ALOBA;
    • Une formation pédagogique continue en communication pour tous les superviseurs cliniques est organisée à raison d’1 fois par 2 ans.
    Lexique

    Apprentissage actif

    Méthode d’enseignement qui exige un travail cognitif actif et précoce de l’apprenant par opposition à l’apprentissage magistral. L’apprenant devient acteur dans son apprentissage afin de construire ses savoirs (savoir, savoir-être et savoir-faire), à travers des situations de recherches.

    Exemples: APP, réflexion personnelle écrite, etc.

    Méthode expérientielle

    Se dit d’un mode d’apprentissage où l’apprenant expérimente cognitivement et émotivement la situation pédagogique.

    Cela peut prendre plusieurs formes. Le jeu de rôle en est l’exemple classique. D’autres exemples sont les groupes Balint, le psynéma ou cinécure, la révision d’entrevue enregistrée, l’éthique narrative, etc.

    Tous les modes expérientiels sont des modes d’apprentissages actifs.

    ALOBA

    Agenda-Led Outcome-Based Analysis

    Technique d’analyse des processus d’entrevue médicale centrée sur les besoins de l’apprenant. Elle est basée sur l’agenda pédagogique de l’apprenant et ses résultats de soins recherchés, dans une situation clinique vécue. L’ALOBA est un mode d’apprentissage actif expérientiel.

    Pratique d’habiletés

    L’apprenant met en application des apprentissages par la pratique de consignes choisies et de tâches communicationnelles spécifiques. Ces tâches sont des façons de faire privilégier dans un contexte de communication donné, tel que choisies par l’enseignant et /ou l’apprenant.

    Le jeu de rôle est l’outil de prédilection pour la pratique d’habiletés idéalement à partir d’une situation vécue par l’apprenant mais aussi à partir d’une situation clinique générique (comme retrouvées dans le guide de l’enseignant de la communication professionnelle selon le Calgary-Cambridge).

    On peut aussi pratiquer les habiletés de communication sans jeu de rôle formel, c’est-à-dire sans situation clinique de référence tout en maintenant une activité de simulation; par exemple: pratiquer différentes façons d’interrompre un patient dans l’entrevue.